S’envoler... ensemble !

Nous retrouvons le choeur pour la dernière rencontre avec les danseuses et danseurs du Marchepied. Le rendez-vous a lieu au Studio 2 où quelques semaines auparavant nous avions fait l’expérience de danser comme si nous étions dans l’eau, de parler de la danse et la musique, de partager un moment de créativité en mouvement.

Entre temps, nous avons vu la création de la compagnie à l’Arsenic et redécouvert Giulia, Éloïse, Guillaume, Domenico et Antonin sur scène. Leur prestation avait suscité des réflexions diverses, des interprétations personnelles, des questionnements aussi. À notre arrivée, un cercle de chaises nous attend dans la salle, tout est prêt pour l’échange. Sont présent·es presque tous ceux de la première rencontre : Chris, Nathalie, Zara, Grace, Arlette, Maria et les deux médiatrices Émilie et Laura.

On échange sur l’expérience à l’Arsenic

Le groupe revient longuement sur la première des deux pièces vues à l'Arsenic, En petit comité. La fin de cette création, particulière et perturbante (voir le carnet de bord Danser en regardant), donne lieu à beaucoup de questions des membres du chœur aux danseur·euses, chacun·e échange son interprétation. 

Giulia, la danseuse qui portait ce tableau, n’est pas présente mais elle a envoyé un message vocal où elle évoque ce moment comme un instant de grand accueil de ce qui vient, de paix. Cette scène occupe un long moment la discussion, puis d’autres impressions du côté des participant·es du chœur et des membres du Marchepied, s'échangent. Quelques mots entendus au sein du cercle :

- Vous avez beaucoup transpiré, c’était du travail à fond

- Les gestes avec la musique... même si ton bras n’est pas long, le geste est long

- Il y avait une espèce de révolte

- C’est une jolie équipe, si une personne n’est pas concentrée, ça tombe le tout

- À la fin du premier spectacle on avait mal pour elle

- Quand elle sort, on se dit qu’elle fuit les emmerdes, enfin

- La difficulté est de rester fidèle à l’action et ne pas la commenter, de laisser le public décider, émettre ce que ça fait, sans présumer du Mal et du Bien

- Pendant la chute au ralenti, sa présence allège le poids des choses sur elle

- Qu’est-ce qui se serait passé s’il y avait un homme à la place de cette fille ? Est-ce que l’image rendue, façonnée par tous nos conditionnements et représentations, aurait eu la même force ? 

- Le moment où ils parlent sans son c’est un moment de l’âme, de la spiritualité 

- Dans les gestes d’envol il y avait comme un repoussoir des soucis. Je me dis : enfuis-toi 

Après un bon moment assis à discuter, il est l'heure de se mettre en mouvement. Nous retrouvons l’échauffement que Domenico nous a proposé la première fois, et comme il est cette fois-ci familier, les choses démarrent tout de suite ! C’est Guillaume qui prend ensuite le relais pour nous amener la fluidité de l’eau, d’abord dans le cercle, puis dans l’espace. La playlist que nous avons créé ensemble trois semaines auparavant nous accompagne... Dans l’espace, on va se croiser, s’approcher, danser à deux puis trouver quelqu’un d’autre, chercher le contact avec le regard et partager une bulle, puis partir et continuer à circuler pour connecter ailleurs. 

Échauffement... on se prépare pour la suite

Puis, c’est Antonin qui guide le travail pour nous faire expérimenter les portés. Il s'agit de la thématique du deuxième spectacle, LIFT, qui , sur le requiem de Fauré, ajoute à la mort une dimension de soulèvement, d’élévation.

On commence par se mettre dans un cercle serré et à accueillir une personne au milieu qui se laissera tomber, puis balloter, par les mains de tous les autres. C’est un exercice de confiance et un excellent point de départ pour ce qui suit : des portés en groupe, debout, couché, en mouvement ou sans se déplacer... tout le monde y passe, personne ne se prive d’expérimenter ce moment de confiance et relâchement, où nous sommes dans les mains des autres et en sécurité. Comme le dit Nicholas : « la confiance c’est avant tout accepter de donner la sienne, lâcher le contrôle, ça ne peut pas s’exiger ». C’est un moment fort, presque intime, l’émotion à fleur de peau et les sourires radieux.

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Et là... on s’envole !

Pour finir la séance, les danseurs nous font expérimenter quelque chose que nous avons vu dans la pièce : le moment où ils courent, puis sautent et se font attraper par le groupe. Nous les attrapons tous ensemble et - même si personne du chœur n’ose sauter - le plaisir de les recevoir vaut l’expérience. Le plaisir de faire partie de ce collectif qui dit en cœur : vas-y, saute, on est là !

Nous faisons un cercle serré pour nous dire au revoir. Le mot merci est décliné dans tous les sens, tous les accents, toutes les intonations. Le mot merci circule de part et d’autre et les sourires témoignent du moment fort que nous avons vécu ensemble, avec la générosité engagée des artistes présents, qui l’ont incarnée bien au-delà d’une simple intention.

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Lorsque nous avons atterri

Mais il faut se dire au revoir, remettre les chaussures et regagner le monde. Nous imaginons des rendez-vous futurs, nous avons tous envie de croire que l’on va se retrouver. Pour les participant·es du chœur, traverser une expérience créative, rencontrer plusieurs fois des artistes est un complément puissant à la « simple » réception, et chacun y trouve un intérêt et une saveur particulière. Il est vrai que si les artistes et la création collaborative sont une composante des parcours de La Marmite, ce versant expérientiel est moins présent pour le chœur. C'est une intention belle, et forte de trouver des manières de créer, peut-être quelques fois dans l’année à défaut d’une création au long cours…

Mais pour l’instant, les adieux prennent leur temps, tout le monde a encore quelque chose à partager... avant de s’envoler.

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Sur le départ 

 

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