1ère rencontre et 1ère sortie
Le groupe Senghor a été constitué peu de temps avant la première sortie du parcours. Nous avons donc décidé de joindre la première rencontre à la première sortie. Il s’agit d’une sortie au Théâtre Alambic de Martigny où se joue la pièce Les Clochards célestes : cabaret rebetiko. C’est une pièce qui traite de l’exil grec à la suite de la guerre greco-turque dans les années 1920.
Nous nous retrouvons dans la bibliothèque du Théâtre Alambic le jeudi 10 novembre à 18h00 pour une rencontre autour d’un apéro. La curiosité et une certaine forme d’excitation se lisent alors sur les différents visages. 10 participant·es âgé·es de 30 à 50 ans, dont 9 femmes, constituent le groupe le soir-là.
Nous commençons par une présentation du projet de La Marmite, puis nous faisons un tour de table. Chacun et chacune se présente et décrit son rapport au théâtre et à la danse. Nous nous apercevons qu’il y a 8 cultures différentes réunies autour de la table et les discours sont riches et variés. Plusieurs participant·es expriment leur intérêt pour l’art ou plus particulièrement pour le théâtre et la danse. Certain·es avaient l’habitude de se rendre au théâtre ou à l’opéra dans leur pays d’origine. Par exemple, on nous parle de la ville de Damas qui propose une grande offre culturelle. Pour une femme, c’est la première fois qu’elle assistera à un spectacle.
Ce qui ressort de manière globale, c’est que pour les participant·es, l’accès à la culture en Suisse est compliqué : la langue, le prix et les occasions représentent différents obstacles. En effet, certaines femmes expriment qu’elles n’ont pas toujours quelqu’un avec qui partager ce genre de sorties. Aussi, elles se sentent parfois mal à l’aise de se rendre seules dans un lieu où elles ne se sont jamais rendues auparavant.
On comprend alors que faire partie de ce groupe et pouvoir vivre différentes expériences culturelles ensemble est une vraie opportunité pour ces participant·es. Une des femmes exprime également que pour elle c’est l’occasion de sortir et de faire de nouvelles connaissances. Il y a donc différents enjeux derrière ce parcours et accompagner ce groupe prend tout son sens.
Nous présentons la pièce, dont les thèmes principaux sont la guerre greco-turque, l’exil et la musique -le rebetiko. Deux participantes syriennes connaissent cet évènement historique, puisque la Turquie est située juste à côté de leur pays, et sentent immédiatement que la pièce va leur parler. De plus, ça leur rappelle leur voyage durant lequel elles sont passées par la Turquie et la Grèce.
Nous assistons à la représentation dans la salle de spectacle de l’Alambic. Nous restons après la pièce pour le bord de scène qui est proposé en compagnie du metteur en scène. Deux participantes prennent la parole pour poser des questions ou pour remercier la troupe. La pièce les a touchées et elles se sont reconnues dans l’histoire racontée sur scène.
Il est tard, nous nous quittons sans avoir pu échanger avec l’ensemble du groupe ; nous prendrons le temps de le faire lors de la prochaine rencontre.