Après l’intellectuel et avant le film
Par Tom Kaeser et Nicolas Joray, médiateurs culturels

Après une rencontre riche avec le dramaturge Wajdi Mouawad, nous prenons un moment afin de revenir sur ce qui a été dit et les thématiques principales qui ont émergé. Les réflexions nous permettront de mieux nous immiscer dans le monde sans pitié conçu par Peter Brook – que nous abordons dans la deuxième partie de séance.

La matinée débute dans les locaux du SEMO (Semestre de Motivation) de Neuchâtel par des retours sur la rencontre avec Wajdi Mouawad au Théâtre du Passage. Nous exprimons tous et toutes ce qui nous a marqué.

D’emblée le climat dans lequel s’est déroulé la rencontre est valorisé : confiance, sérénité, ouverture. Ceci a permis un échange comportant peu de tabous. Nous revenons alors sur l’idée de l’humain en tant que bâtiment peu habité, la part de sauvagerie en nous qui peut surgir à n’importe quel moment, la nécessité de connaître cette part de sauvagerie et de l’apprivoiser. Un élément central de l’échange porte également sur la notion d’identité. Quand sommes-nous “nous-mêmes” ? Quels rapports avec la mort ? Quels rapports avec les liens que nous entretenons avec les autres ?

Afin d’approfondir ces questions, les jeunes sont divisés en 4 groupes de 3 personnes. Au centre de la table se trouve un tas de magazines et journaux, ainsi que des ciseaux et de la colle. Chaque groupe doit alors créer 2 posters, l’un portant sur son identité individuelle et celle du groupe telle que perçue par les autres, et l’un sur l’identité souhaitée. La seule règle est qu’au moins une représentation doit avoir un lien avec la sauvagerie.

Plusieurs questions émergent durant la création des posters : comment articuler identité individuelle et identité de groupe ? La sauvagerie en nous doit-elle être représentée par un animal ? L’identité perçue peut-elle être l’identité souhaitée ?

Les groupes présentent ensuite leurs posters : il en ressort plusieurs aspects en lien avec des biens de consommation (fast foods, habillements, etc.), des animaux, des personnages fictifs, différentes œuvres d’art. Selon les discours, les identités perçues et souhaitées semblent s’entremêler, et donc impossible à isoler complètement.

Nous voyons alors un peu de théorie issue de la psychologie sociale en lien avec l’identité : ses fonctions, ses dynamiques, la phase que représente l’adolescence dans la construction de l’identité, les stigmates, les identités non acceptées, etc.

 

PRÉPARATION AU FILM

Après une pause, nous évoquons le film “Sa majesté des mouches”, de Peter Brook.

Nous commençons par présenter l’œuvre de William Golding, écrivain : l’Angleterre est en guerre, des jeunes quittent le pays, l’avion s’écrase, plusieurs jeunes survivants se retrouvent sur un ile déserte et paradisiaque. Il faut alors s’organiser en vue de survivre.

Ce type d’histoire les fait penser à d’autres choses qu’ils et elles ont pu voir ou connaître : différents films ou émissions : Robin Crusoe, Koh Lanta, South park et Les Simpsons.

Nous regardons alors un épisode des Simpsons s’inspirant ouvertement de cette histoire. Ensuite, il leur est demandé de compléter un bref questionnaire reprenant les questions suivantes :

  1. De quoi les jeunes ont-ils besoin pour survivre ?
  2. Qu’est-ce qui provoque le début des tensions entre les enfants ?
  3. Sur quoi se base Lisa pour éviter la sauvagerie ?
  4. Que représente les lunettes de Milhouse ?
  5. Quels sont les personnages principaux ? Quels sont leurs caractères ?
  6. Qui sont les chefs des 2 clans ? Comment les reconnait-on physiquement ?
  7. En quoi les 2 clans sont-ils différents ?
  8. Quel objet est utilisé pour réunir tous les enfants ? Que représente cet objet ?
  9. Que feriez-vous différemment qu’eux ?

L’objectif, à travers ces questions, est que certains éléments du film prennent leur importance et soient comparés avec l’épisode des Simpsons lors de son visionnage. Nous verrons si ceci fonctionne.